Ma pierre à la Civilisation de l’Amour !
Renouvelée par l’Esprit-Saint, à travers les grâces du Baptême qui ont posés les fondements de la Nation et permis son développement tout au long de son Histoire, la France se libère du matérialisme et des idéologies contraignantes qui l’empêchent d’être elle-même : elle se relève dans sa réalité spirituelle et temporelle…
Les cénacles des Cœurs Unis ouvrent un chemin vers ce renouvellement du Pays en permettant déjà un rassemblement de la « France profonde », c’est-à-dire d’une multitude de personnes prêtes à s’engager pour Dieu en apportant leurs pierres à la construction de la Civilisation de l’Amour.
La France en chantier
1 – Une diversité façonnant l’unité
Cela n’est pas nouveau mais produit toujours, à chaque époque nouvelle, du nouveau, « du neuf et de l’ancien » !
Depuis ses origines, la France est une mosaïque de peuple qui trace une histoire, qui dessine un visage : le visage de l’amour.
Un amour souriant et rayonnant de lumière à ses heures de joie et de gloire !
Un amour blessé et parfois sanglant, à ses heures tragiques comme au temps de la Guerre de Cent Ans ou de la Révolution…
Un visage façonné par les ombres et les lumières d’une histoire mouvementée, pleine de lâchetés et de trahisons, mais aussi de génie, d’héroïsme et de sainteté : Vercingétorix, Pilate, né et mort à Lyon, Marie Madeleine, morte à la Sainte Baume, Irénée, Blandine, Saint Martin, Clovis et ses francs, Charlemagne, les écoles, les moines défricheurs, les hôpitaux, la chevalerie, l’art courtois, les cathédrales, Saint Louis, Isabeau de Bavière, Jeanne d’Arc, « Dieu premier servi », l’évêque Cauchon, Louis XIV, le Sacré-Cœur, Molière, Descartes, Voltaire, Blaise Pascal, les Droits de l’Homme, Saint Jean-Marie Vianney, Napoléon, Victor Hugo, la Comtesse de Ségur, les Apparitions mariales, Montmartre, la Tour Eifel, les catholiques sociaux, Thérèse de Lisieux, Jules Ferry, Marie Curie, Coco Chanel, Charles de Foucault, les Frères Lumière, De Gaulle et Pétain, Madeleine Delbrel, le Professeur Lejeune…
La France est née de peuples divers : l’origine des bretons diffère de celle des normands, les alsaciens sont bien loin des catalans et les provençaux des picards… La géographie et les fromages reflètent cette diversité ! Une unité s’est pourtant constituée, pas seulement politique mais aussi culturelle et spirituelle : une foi partagée, une langue et même une géographie : l’élégance de l’Hexagone ! Cette diversité façonnant l’unité, la France en a le secret. Et c’est cela qu’il nous faut retrouver car l’avenir du monde en dépend : soit il se détruit comme la Tour de Babel, soit il se construit, comme l’Eglise au milieu des nations, dans l’effusion multiforme de l’Esprit.
2 – Par la prière qui unit
La prière unanime (la France en cénacle) autour des Cœurs de Jésus et Marie, unis dans l’Esprit-Saint (ce « Feu de la Patrie » (Sainte Thérèse) qui renouvelle la face de la terre…) favorise de plus en plus l’éclosion des charismes, le développement des compétences et la force de l’unité rendant possible des actions qui semblaient jusqu’alors impossibles.
3 – Par des actions communes conformes à une vocation
Se développent alors des initiatives en vue de construire une France nouvelle sur la base solide de l’amour en acte. C’est sur cette « pierre » que s’appuient les deux colonnes qui donnent solidité à la maison commune : la fidélité du Pays à son alliance avec la Sagesse Eternelle et son ouverture à sa mission éducatrice telle qu’elle s’est développée au long des siècles, en Europe et dans le monde, notamment au Liban.
La France porte un message universel : son géni –son identité- est la synthèse des cultures sans syncrétisme. Pour rester cohérente et fidèle à elle-même, elle ne peut être « identitaire ».
En s’ouvrant au Christ, Rédempteur de l’homme et retrouvant la juste place de Dieu dans la vie des nations, la France donne une force nouvelle à ce qui fonde la dignité fondamentale de chaque personne humaine quelle qu’elle soit et permet une juste compréhension des valeurs universelles de Liberté, d’Egalité et de Fraternité qu’elle souhaite aujourd’hui propager dans le monde.
Fondations séculaires, nouvelles pierres
1 – Fondations séculaires
Dieu a choisi un peuple parmi des peuples divers pour être le bras droit de l’Eglise, pour réunir Israël et les nations, pour faire tomber, par la puissance de la Croix, les murs qui les séparaient, pour établir dans le monde le Règne de son Amour. Comme il a choisi Pierre pour rassembler spirituellement les enfants de Dieu dispersés et ainsi édifier l’Eglise, de même il a choisi la France comme réalité temporelle pour édifier la cité terrestre à l’image de la cité céleste. Le Christ-Roi est la pierre angulaire des deux cités jusqu’à ce que ces deux cités ne fasse plus qu’UN dans la Jérusalem céleste. Pierre est la « pierre » sur laquelle il a fondé son Eglise, la dimension spirituelle de son Royaume. La France est la « pierre » sur laquelle il édifie la Civilisation de l’Amour, la dimension temporelle de son Royaume. Pierre, toujours présent dans ses successeurs, représente le pouvoir spirituel appelé à évangéliser et animer spirituellement le monde, la France représente le pouvoir temporel appelé à organiser ce monde selon ses lois propres et en l’aidant à accueillir librement la nouveauté libératrice et unificatrice de l’Evangile.
Leurs missions sont conjointes (comme celle des deux oliviers, les deux hommes qui ont reçu l’onction et se tiennent devant le Seigneur de toute la terre (cf Zacharie 4 et Apocalypse 4, elles sont universelles : l’une vise l’universalité du salut dans sa dimension spirituelle en vue de la cité céleste, l’autre dans son rejaillissement temporel en vue de la cité terrestre. Ensembles, elles contribuent à l’unité entre la nature humaine et la grâce divine, assurant le lien fécond entre la raison et la foi pour une meilleure organisation de la société humaine.
Lors de son premier voyage en France, Jean-Paul II nous a rappelé que la fondation séculaire de notre Pays demeurait la « pierre » sur laquelle pouvait encore aujourd’hui, selon des réalités nouvelles, s’édifier la Civilisation de l’Amour. A une condition : que nous répondions, comme Pierre, à la question « M’aimes-tu ? Aime-tu ? C’est un appel à l’Amour :
Qu’elle est extraordinaire l’éloquence de cette question du Christ: « Aimes-tu ? » ! Elle est fondamentale pour chacun et pour tous. Elle est fondamentale pour l’individu et pour la société, pour la nation et pour l’Etat. Elle est fondamentale pour Paris et pour la France : « Aimes-tu ? ». « Seigneur, tu sais bien que je t’aime ». En disant cela, il savait déjà que le Christ est la pierre angulaire, sur laquelle, en dépit de toute faiblesse humaine, peut croitre en lui, Pierre, cette construction qui aura la forme de l’amour.
Voici que se présente devant mes yeux la France, Mère des saints au long de tant de générations et de siècles. Oh combien je désire qu’ils reviennent tous dans notre siècle, et dans notre génération, à la mesure de ses besoins et de ses responsabilités ! Dans cette première rencontre, je souhaite à tous et à chacun d’entendre dans toute son éloquence la question que le Christ a adressée autrefois à Pierre: Aimes-tu ? M’aimes-tu ? Que cette question résonne et trouve un écho profond en chacun de nous ! L’avenir de l’homme et du monde en dépend: écouterons-nous cette question ? Comprendrons-nous son importance ? Comment y répondrons-nous ?
2 – Nouvelles pierres
L’heure n’est elle pas venue de répondre à cet appel du Pape à la France, comme Pierre y a répondu en accueillant la Miséricorde Divine et en permettant ainsi à Jésus de lui renouveler sa confiance et ses promesses : « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise », « Sois le Pasteur de mes brebis »…
L’heure n’est-elle pas venue pour la France de se laisser « rassemblée » par le Christ, son Maître et Seigneur ?
L’heure n’est elle pas venue de rassembler ces pierres d’attentes, éparpillée, isolées les unes des autres, pièces d’un puzzle attendant d’être réunies pour donner visage à une France de rêve, ensoleillant ce monde où règnerait enfin la Fraternité universelle, cet « amour des frères » dont parle le Livre de l’Apocalypse à propos de la sixième Eglise (« Philadelphie ») ? Ce serait alors comme un « Nouveau Commencement » (Jean-Paul II), lorsqu’au sixième jour, Dieu plaça l’homme au centre du jardin…
Peguy parlait de « ces français qui, dit Dieu, dessinent les jardins du Paradis » :
Français, dit Dieu, c’est vous qui avez inventé ces beaux jardins des âmes.
Je sais quelles fleurs merveilleuses croissent dans vos mystérieux jardins,
Je sais quelles épreuves infatigables vous portez,
Je sais quelles fleurs et quels fruits vous m’apportez en secret,
C’est vous qui avez inventé le jardin(…).
Vous êtes celui qui dessine le jardin du Roi.
Aussi je vous le dis en vérité, c’est vous qui serez mes jardiniers devant Dieu,
C’est vous qui dessinerez mes jardins de Paradis.
Extraits du porche de la deuxième vertu
Oui, nous avons une terre à travailler, la terre des âmes, mais aussi la « terre » dans toutes ses dimensions, une terre arrosée de sueur et de sang, une terre abîmée par des hommes qui n’en respectent plus les lois parce qu’il ne se respectent plus eux-mêmes et ne se voient plus comme image de Dieu.
La mission de la France « éducatrice des peuples » n’est-elle pas de rappeler la centralité de l’homme crée à l’image et à la ressemblance de Dieu et que la véritable écologie ne peut-être qu’intégrale, celle qui respecte toutes les lois de la vie et de l’amour ? Celle qui cultive la paix ?
Ce que disait Mgr Jean Gautheron, cofondateur du « Vivre Ensemble à Cannes », à propos du rôle de l’éducateur, peut s’appliquer avec justesse à la mission la France : « La responsabilité de tout éducateur est de montrer en acte plus qu’ en théorie que seul le respect d’autrui et la recherche rigoureuse de la vérité rendent libre ».
Oui, nous voulons une France nouvelle qui se rassemble dans la liberté et l’unité et apporte sa pierre à la paix du monde en posant, dans ses institutions, les fondements de la « Civilisation de l’Amour ».
C’est le message de LIBRE ET UNIE : rappeler la France à elle-même, réveiller sa mission, lui rappeler son « nom » : libre et unie…
Libre parce qu’il n’y a pas d’amour sans liberté et donc pas de Civilisation de l’Amour sans éducation de la liberté, c’est-à-dire l’éducation du « cœur » au véritable amour.
Unie parce qu’il n’y a pas d’amour vrai et réciproque qui ne produise l’unité : la Civilisation de l’Amour est le fruit de la Sagesse, c’est-à dire d’un amour qui unit dans le respect de chacun et l’enrichissement mutuel, dans une recherche sincère de ce qui est Vrai, Bon et Beau.
Elévation
Dans la pure lumière d’une France qui s’élève, qui répond à l’ « appel à l’amour » du Christ, qui prend du recul et de la hauteur par rapport à tout ce qui agite actuellement notre monde… nous discernons mieux ce qui est constructif : cette capacité de discerner entre le bon grain et l’ivraie comme nous y invitait Jean-Paul II dans son testament politique (« Mémoire et identité »), sans séparer hâtivement le bon grain du mauvais, afin de ne pas arracher le bon en même temps que le mauvais…
Cela suppose de se référer solidement aux valeurs morales, sociales et familiales qui fondent et donnent du sens aux idéaux de liberté, d’égalité et de fraternité.
Cela suppose d’être profondément animés par un désir de justice, de vérité et de paix et de respecter le double principe de base de toute organisation sociale et politique : la solidarité et la subsidiarité.
Cela suppose de joindre à toute valeur, idéal et principe de référence, les vertus qui leurs correspondent. Un gros travail d’approfondissement sera nécessaire pour montrer que des valeurs universelles auxquelles la France se réfère, ont été mises en œuvre avec sagesse, à travers son Histoire, par les vertus chrétiennes (cf Jean-Paul II au Bourget en 1980).
Cela suppose enfin en toutes circonstances une attitude d’amour fraternel dans l’action : la priorité à la bienveillance, « agir avec bienveillance », disait Chiara Lubich (Parole de Vie Août 2006) :
« La bienveillance signifie vouloir ce qui est bon pour les autres. Cela signifie entrer dans le cœur des personnes rencontrées pour comprendre leur mentalité, leur culture et leurs traditions et les faire siennes. De cette façon, nous pouvons vraiment comprendre ce dont ils ont besoin et nous pouvons discerner les valeurs que Dieu a placées dans le cœur de chaque personne. En d’autres termes, la bienveillance signifie vivre pour les autres. »
Ainsi sera-t-il possible de construire une France « avec tous » et « pour tous » !
C’est pourquoi les chrétiens de France, adhérant à l’esprit et aux objectifs de LIBRE ET UNIE sont invités « à faire face aux difficultés de (notre) époque dans une loyale collaboration avec leurs compatriotes qui appartiennent à d’autres traditions religieuses ou à d’autres familles d’esprit » (Jean-Paul II, Reims, 22 septembre 1996). Voici la prière que le Saint Pape adressait à la Vierge-Marie au jour anniversaire du XVème centenaire du Baptême de la France et qui pourrait accompagner tous ceux qui sont prêts à retrousser leurs manches pour rassembler les pierres et les cimenter… :
En ce jour solennel, nous Te présentons,
ô Vierge très Sainte, tes fils et tes filles de France.
Garde l’Eglise sur cette terre dans la fidélité à l’Evangile de ton Fils,
dans l’unité de la foi et le dynamisme de l’Espérance.
Fais des baptisés de ce peuple des témoins courageux
de la Vérité et des bâtisseurs de Paix.
Mère admirable, étends ton manteau de tendresse
sur les familles de cette terre,
afin qu’elles connaissent le bonheur d’aimer et de transmettre la vie.
Vierge fidèle, aide les jeunes que je vois ici si nombreux,
aide les jeunes à avancer dans la vie.
Aide les jeunes car ils sont l’espérance et la joie de l’Eglise,
de votre pays, de la France !
Aide les fils de l’Eglise en France
à faire face aux difficultés de cette époque
dans une loyale collaboration avec leurs compatriotes
qui appartiennent à d’autres traditions religieuses
ou à d’autres familles d’esprit.
Toi qui as donné au monde le Christ Sauveur,
ouvre les cœurs à toute détresse,
inspire à chacun des gestes de la solidarité et de l’accueil à l’égard
des frères de nations plus démunies.
O Notre-Dame, Patronne de la France,
Toi qui as célébré les merveilles du Seigneur,
Toi qui as chanté la fidélité de Dieu aux promesses faites à nos pères, nous Te bénissons,
car Tu es celle qui a cru en l’accomplissement de la Parole de Dieu
et en son Amour qui s’étend d’âge en âge.
Ainsi soit-il.
DIFFERENTS CHANTIERS S’ORGANISENT, DE REFLEXION (« Aux racines des mots », « Histoire vraie »…) OU DE CONSTRUCTION SUR LE TERRAIN (France humanitaire, France/Liban…).